samedi 20 avril 2019

59. Le Matrimandir

Cette vidéo de 2016 montre le Matrimandir (le temple de la Mère) à Auroville, près de Pondichéry dont la construction a débuté à la fin des années 1960. J'ai travaillé dans une boulangerie à Auroville en 1975. A l'époque, il n'y avait que les piliers en béton. Des occidentaux sont venus du monde entier pour participer à la construction d'Auroville et du Matrimandir.

En 1968, cette campagne était désertique à cause de l'utilisation massive du bois pour cuire les aliments. Des millions d'arbres ont été plantés par les 'Aurovilliens'. La ville a été officiellement créée le 28  février 1968. Les représentants de 124 pays ont déposé un peu de terre de leur pays dans l'urne blanche que l'on aperçoit dans la vidéo.

A la fin de la vidéo, on peut apercevoir la salle de méditation au centre de laquelle est posé le plus grand cristal du monde. Un système électronique dirige les rayons du soleil - depuis une ouverture au sommet de l'édifice - vers ce cristal et éclaire ainsi naturellement le temple.

Tout autour, on été créés 12 jardins.

Le Matrimandir a été définitivement terminé en 2008.

C'est un architecte français qui l'a imaginé et c'est une française (Mirra Richard) qui a eu l'idée de ce temple et de cette 'ville' internationale. Elle était la compagne spirituelle de Sri Aurobindo, sage et poète indien. Il a également milité pour l'indépendance de l'Inde. Il est venu se réfugier à Pondichéry (Française à l'époque) au début des années 1900 pour échapper aux geôles anglaises.

L'ambiance de la salle méditation est unique au monde. Si vous voyagez un jour dans le Sud de l'Inde, c'est le monument qu'il faut aller voir !

mardi 16 avril 2019

58. Le donner-recevoir, pratique de la bienveillance

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Le bouddhisme tibétain s'appuie sur une vérité - maintes fois exprimée dans d'autres traditions - que chacun de nous, quel qu’il soit, possède en lui une richesse incommensurable qui n'est jamais atteinte par les souffrances. Quoique l'on pense de négatif au sujet de soi-même, quelque soit nos émotions - même les plus inconfortables - cette richesse est là, au cœur de notre être. Et, pour y accéder, il y a un travail à réaliser en partant simplement de ce que nous sommes dans l'instant présent. Associé à la connaissance de soi, ce travail devient la porte qui ouvre un chemin et il démarre exactement là où nous sommes et avec ce que nous sommes.

ATTITUDE FACE A NOS ÉMOTIONS
Lorsque nous nous sentons négatifs, défaitiste, nous souhaitons généralement nous dégager de ces sentiments que nous jugeons mauvais ou inappropriés. Mais le bouddhisme nous explique que quelque soient nos états, c'est là qu'il faut commencer. Il faut donc d'abord nous convaincre que là où nous sommes commence le chemin. Selon les Bouddhistes, nous devons chercher à entrer en contact avec toute cette souffrance que nous percevons : émotions négatives vis-à-vis de nous-mêmes ou d'autrui. Et pour cela, les maîtres bouddhistes nous proposent quelques outils : la méditation et la pratique du donner-recevoir.

LA MÉDITATION
Vous connaissez les bases de la méditation : se tenir assis, avoir le dos droit, les yeux ouverts, le regard posé sur le sol et surtout une attention que nous dirigeons vers le souffle et plus particulièrement vers l'expiration. Il s'agit d'essayer d'être le plus présent à ce souffle qui va et vient tranquillement. Bien évidemment, et assez rapidement, des pensées vont apparaître. Alors, nous nous contentons de prendre conscience des ces pensées, de les observer sans nous y identifier. Les tibétains conseillent d'en prendre conscience - quelque soit leur nature - et simplement de dire intérieurement 'pensée'. Juste reconnaître que nous venons d'avoir une pensée, rien de plus et dire mentalement 'pensée'. Puis, on revient vers le souffle qui, lui, continue d'aller et venir tranquillement. Cette prise de conscience et cet étiquetage des pensées doit être pratiqué avec douceur, amitié, bienveillance. Il ne s'agit donc pas de lutter contre elles.

BIENVEILLANCE ENVERS SOI
Au quotidien, quand nous percevons quelque chose en nous qui nous semble négatif, nous sommes conviés à entrer en amitié avec cela, que ce soit de la souffrance, du mal-être ou autre chose d'inconfortable. Car les tibétains affirment qu'en-dessous de tout cela, il existe quelque chose de merveilleux, une richesse incommensurable nommée la bodhicitta que l'on peut traduire par 'cœur éveillé'. Cette consigne d'entrer en amitié avec nos souffrances va à l'encontre de ce que nous faisons habituellement et notamment nos techniques de lutte ou de refoulement. On pourrait dire qu'au lieu de refouler ou de masquer ce qui nous semble négatif, nous allons nous laisser toucher par ce négatif, nous allons ouvrir notre cœur. C'est une sorte de détente profonde. C'est observer avec une vraie détente ce qui se passe en nous, même le plus négatif. Et surtout ne pas faire un problème de tout cela! Bref, au lieu d'essayer d'être ce que l'on n'est pas, on s'ouvre à ce qui est. Il nous faut juste nous rapprocher de cette douleur, la percevoir avec une certaine forme d'amitié et de douceur

Nous pouvons mettre en pratique la douceur dans notre vie, nos relations, et dans le regard que nous portons sur nous-mêmes. C'est cette douceur qui va peu à peu éveiller la bodhicitta. Peut-être que cette douceur nous aidera à nous souvenir - et à percevoir - ce quelque chose qui vibre en nous et que nous recherchons depuis si longtemps, depuis toujours peut-être. Donc, nous mettons en pratique, du mieux que nous pouvons, cette douceur. Et par là même, nous reconnaissons que cela manque cruellement au monde d'aujourd'hui.

Avec la douceur, vient la détente. Et la méditation est détente. Sans doute est-ce pour cela que les tibétains conseillent de suivre le mouvement de l'expiration. La concentration sur l'expiration est un moment de relâchement, de lâcher-prise où d'ailleurs on recherche moins la concentration que la détente de son être. Avec la douceur, nous nous éloignons de notre moi étriqué.

LES PENSÉES
Avec la douceur et la détente s'ajoute la perception des pensées puisqu'elles sont souvent inévitables. Comme nous l'avons expliqué,  nous évoquons alors le mot 'pensée' chaque fois que nous prenons conscience... d'une pensée. Nous pouvons également nous dire intérieurement 'Oui, penser, sans suite'. Le mot 'pensée' doit être évoqué, vous l'aurez compris, avec douceur et détente et non pas à la manière d'un commandant qui crie ses ordres pour faire cesser tout le vacarme. Il s'agit donc bien de faire cesser toute lutte et d'ouvrir nos sens. C'est une autre approche que celle de notre cerveau reptilien !

Comme on le dit dans d'autres traditions, en méditation, il n'y a rien à réussir donc rien à rater, juste constater ce qui se produit dans notre esprit et, avec détente et douceur, dire 'pensée'. Plus cette perception douce et ce mot seront vécus avec détente et plus nous nous rapprocherons de ce cœur tendre. Car il ne sert à rien de dramatiser, ce ne sont que des pensées et elles existent chez les êtres humains depuis la nuit des temps. En plus, ces pensées n'ont aucune consistance, alors pourquoi leur donner de l'importance?
La détente est également nécessaire dans la posture. Vérifions régulièrement que notre visage est relâché, que notre mâchoire est desserrée, que nos épaules sont souples, que nous ventre n'est pas tendu, que nos bras s'abandonnent librement à la pesanteur. Cela fait partie de ce que l'on appelle couramment le lâcher-prise.

LES POISONS
Les tibétains nous parlent également des kleshas. C'est un mot que les yogis traduisent souvent par afflictions ou souffrances. Les tibétains, eux, parlent de poisons. Il s'agit des désirs véhéments (vis-à-vis des choses agréables), de tout ce qui est colère (la passion), l'agressivité, la haine (ce que nous trouvons désagréable) et de l'ignorance, le je m'en foutisme (ce qui nous indiffère), l'illusion. Vis-à-vis de ces 3 kleshas, notre attitude doit être toujours la même, ne pas essayer de les écarter ou de les chasser. Si les tibétains considèrent ces kleshas comme des poisons, on pourrait également dire qu'ils sont des prisons. Mais ce sont aussi des richesses car ils sont une occasion d'en être conscient et de faire un certain travail. Au lieu de refouler ces kleshas, au lieu de passer à l'acte, nous essayons d'entrer en contact avec ce qui se trouve en-dessous du klesha qui vient de s'exprimer. Il s'agit de percevoir la blessure en-dessous et de trouver la fameuse bodhicitta. Donc, entrer en contact avec cette blessure avec patience, avec bienveillance, entrer en amitié avec tout cela. Et c'est ça - selon les tibétains - le début de la compassion.

LA VOIE COMMENCE LA OU NOUS SOMMES !
Pema Chödrön répète souvent que la pratique commence là où nous en sommes. Pas quand nous saurons bien méditer, pas quand nous aurons des sentiments plus purs, pas quand nous nous sentirons plus en paix mais là, aujourd'hui, où nous en sommes. Si nous éprouvons en nous de la violence, c'est un magnifique point de départ, nous dit-elle ! Si nous avons le sentiment d'être un moins que rien, c'est également un superbe point de départ. Entrons en contact avec ce que nous avons l'habitude de juger, de détester et considérons nos passions, nos colères et notre indifférence bref nos kleshas non pas comme des poisons mais comme un remède et un beau point de départ !

La pratique du donner-recevoir
Lorsque nous vivons quelque chose de désagréable, d'inconfortable et notamment sur le plan émotionnel, il s'agit d'inspirer. Inspirer signifie que nous ne résistons pas à ce qui se présente à nous. Nous inspirons la souffrance (émotionnelle, par exemple) qui se présente à nous donc nous lâchons prise. Et par la même occasion, nous prenons conscience que ce que nous vivons, des millions d'êtres humains le vivent également. Ce qui veut également dire que nous prenons la responsabilité de ce qui se passe là, au lieu de rejeter la responsabilité sur autrui.

Chaque fois que nous inspirons une souffrance ou quelque chose que nous voulons à tout pris éviter, que nous entrons véritablement avec ce qui nous fait souffrir, cela ouvre notre cœur au lieu de le refermer. Ainsi, nous faisons tout le contraire de ce que notre moi a l'habitude, spontanément, de faire quand nous le laissons faire.

1. Créer une ouverture, une détente
Pema Chödrön ajoute quelque chose d'extrêmement important dont nous avons d'ailleurs déjà parlé. Elle précise que lorsque nous inspirons une douleur, quelque chose d'intense, il faut, juste avant, créer un vaste sentiment d'espace, d'ouverture. Car même au cœur de notre douleur, il existe cet espace vaste que l'on appelle la bodhicitta. Il faut donc - pour reprendre les mots de Pema Chödrön - faire d'abord jaillir l'ouverture. Une ouverture faite d'espace, et de silence. Cela peut être fait grâce à une image.

2. Puis, pendant quelques minutes, nous imaginons que nous inspirons du sombre, du lourd, du chaud (le négatif) par tous les pores de la peau et que nous expirons du blanc, du léger et du frais (par tous les pores de la peau et à 360°). 

3. Travailler sur une souffrance émotionnelle
Si nous nous sentons angoissé, nous inspirons cette souffrance émotionnelle... On imagine que cela vient de toutes les directions et entre par tous les pores de la peau. Si c'est un problème relationnel, ça n'est pas la personne qui nous a ' mise en colère' que nous inspirons mais juste la colère que nous ressentons vis à vis d'elle. 
Et quand on expire, ce qui sort, c'est du blanc, du léger et de la fraîcheur. On imagine donc que l'on irradie du blanc, du léger et du frais.  Ou bien, à l'expire, on imagine de la bonté, de l'espace, du bien-être qui sort de notre corps par tous les pores de la peau et à 360°. On ventile, on lâche prise, on aère avec cette expiration. 

4. Il y a une 4ème étape qui consiste à inspirer la souffrance d'une autre personne connue ou inconnue.

Selon Pema Chödrön, ce donner-recevoir, c'est cela entrer en amitié, en bienveillance avec soi-même.

De la même façon, lorsque nous éprouvons un sentiment très positif, une joie intense, un profond relâchement, nous entrons en contact avec ce sentiment, cette sensation et à l''expiration, nous l'envoyons vers les autres, vers l'extérieur.
Cet article n'est qu'une présentation très succincte de l'enseignement bouddhiste tel qu'il est présenté dans les ouvrages de Pema Chödrön et notamment 'La vie commence là où vous êtes'. Ces enseignements ont véritablement besoin d'être compris, relus, pratiqués car notre moi a tellement d'habitudes de fonctionnement anciennes que très vite nous oublions comment pratiquer au quotidien et que nous revenons dans nos vieux, très vieux sillons. Pema Chödrön a également écrit 'Comment méditer' où elle donne des instructions précises.

mercredi 3 octobre 2018

57. Exercice 'Shavasana en tension'. La détente, un des besoins physiologiques essentiels après l'air, l'eau et les aliments

La relaxation est une très ancienne technique issue du hatha-yoga que l'Occident a redécouvert au début du 20ème siècle et que, nous aussi, nous pouvons redécouvrir jour après jour.

Nos sensations musculaires inconfortables sont souvent le résultat de tensions nerveuses, émotionnelles et de stress répétés. En s'accumulant, elles s'inscrivent durablement dans nos muscles. Un des buts de la relaxation est d'agir sur elles en profondeur. 
 
Mais il est parfois difficile de se détendre au début d'un entraînement. Certaines personnes ne sont même pas toujours conscientes de leurs tensions tant elles s'y sont habituées. C'est entre autres pour cette raison que la sophrologie propose des mouvements dynamiques avant la lecture du corps. 
 
L'exercice présenté ici a pour principal objectif de relaxer l'ensemble de la musculature après avoir réalisé des contractions. C'est là son originalité et son intérêt. En effet, quand nous contractons notre corps tout entier, le relâchement qui suit est plus profond; il va bien au-delà du tonus présent avant l'exercice.
 
La position à adopter est celle qui sera la plus confortable, allongée sur le dos sans doute.  
Les pieds écartés de la largeur des épaules, la pointe des pieds tombent vers les côtés.  
Les bras sont agréablement écartés afin de donner une sensation d'ouverture. 
Le menton est légèrement rentré, la nuque pouvant reposer sur un petit coussin.  
Les paupières sont closes sans effort. 
 
Commencez par relâcher votre corps grâce à une respiration lente, profonde et en douceur. Et, à chaque expiration, dirigez la détente dans tout votre corps en imaginant une vague de bien-être qui vous envahit de la tête aux pieds
 
Une fois cette première étape réalisée, inspirez partiellement donc sans forcer… Retenez le souffle et contractez progressivement - et de plus en plus - tous les muscles du corps, des pieds jusqu'aux muscles du visage. Gardez ainsi cette contraction 5 à 10 secondes. Puis relâchez profondément en vidant les poumons; soufflez par la bouche de préférence.   
Laissez venir une ou deux respirations calmes et profondes puis une respiration naturelle. 
 
Recommencez deux autres fois l'exercice.
 
Vous pouvez alors prolonger la séance en évoquant une phrase positive, par exemple 'Je suis relâché'. A évoquer mentalement à chaque expiration.
 
- Cette mise en tension comprime les veines ce qui propulse le sang vers le cœur, accélère la circulation sanguine et favorise l'oxygénation. 
 - L'exercice va atténuer la sensation de fatigue après une journée de travail. 
 - Lors de la contraction, pensez à mobiliser les muscles abdominaux, le thorax et le cou. Cela aura pour effet de diriger le sang vers le cerveau. Celui-ci sera mieux oxygéné donc stimulé. C'est alors un exercice intéressant quand on effectue un travail intellectuel intense. 
 - Le corps n'étant pas dissocié de l'esprit, lorsque l'on augmente le relâchement corporel, on favorise la détente mentale
Ne pas pratiquer en cas de problèmes respiratoires ou cardiaques.

mardi 19 juin 2018

55. Un peu d'humour..!

Cette vidéo montre Iyengar (certainement le plus grand yogi du 20ème siècle) entouré d'élèves indiens et occidentaux. Nous sommes en 1977 et le yoga est quelque peu sauvage !
Voici donc ce qu'il faut éviter de faire...



lundi 4 juin 2018

54. Respiration : quelques points importants

Souvent, nous respirons trop vite, trop superficiellement et trop haut. 
Une des solutions, c'est d'apaiser le rythme  et d'amener la respiration vers le diaphragme. Mobiliser celui-ci en vérifiant - avec une main sur le ventre par exemple - que l'abdomen avance et recule au gré des inspires et des expires.
Au début d'un entraînement, afin de mieux percevoir le diaphragme, il est conseillé de s'allonger, de mettre une main sur le ventre et d'imaginer que l'on cherche à envoyer l'air dans le ventre.
La respiration diaphragmatique masse les organes abdominaux, apaise nos émotions et accroit notre concentration.

Le rythme donné à notre souffle équilibre notre système nerveux (cohérence cardiaque) surtout si inspire et expire sont d'égale durée.
Si nous 'oublions' de bien respirer, c'est parce que la respiration est une fonction autonome et que nous ne faisons pas assez le lien entre nos états internes et la façon dont nous respirons.

L'expiration est une phase relaxante. Nous pouvons nous centrer sur nos expirations pour approfondir le lâcher prise, pour augmenter la profondeur de notre niveau de conscience, pour apaiser nos émotions, atténuer la douleur.

Une inspiration complète associée - par exemple - à un mouvement ascendant des bras jusqu'à la position verticale favorise la naissance de bâillements. Car on bâille d'autant mieux que la colonne vertébrale est bien étirée. Inversement, le bâillement augmente l'étirement de la CV.

Le fait de souffler longuement  (et presque complètement) favorise également le bâillement. Le bâillement énergétise le corps et, parallèlement, l'aide à relâcher les tensions.

L'inspiration peut être associée à une image d'énergie ou de détente (ou d'amour: visage aimé)  que l'on diffuse à l'expiration dans notre corps ou dans une partie du corps très précise. En cohérence cardiaque (respiration rythmée confortable), je peux imaginer une énergie lumineuse qui entre en moi à l'inspire, se concentre dans la région du cœur poumons pleins et que je dirige à l'expire dans le corps ou une région bien précise.  Je peux également inspirer cette lumière et à l'expire imaginer une fumée grise qui sort de mon thorax; fumée qui symbolise le négatif.

La respiration est présente tout au long de la séance. Elle est présente tout au long de la vie. La respiration peut devenir un rappel à soi constant (ou presque!).

Elle est un ancrage positif. Dès que je ferme les yeux, j'adopte une respiration abdominale. Dès que j'ai un peu de temps devant moi, j'adopte une respiration rythmée. Dès que je ressens le besoin de plus d'énergie, je pratique des respirations complètes. Dès que je souhaite m'intérioriser, je me centre sur mon souffle. Et je me fixe sur mon souffle chaque fois que je vis une phase méditative.

Elle modifie nos émotions, permet d'évacuer des sensations inconfortables et elle sert de point d'appui en méditation.


Percevoir sa respiration, en suivre le mouvement de va et vient, aiguise notre concentration. Il s'agit de s'ancrer dans le présent et par la même de ralentir les mouvements de nos pensées.

La respiration étire en douceur ma colonne vertébrale, la redresse. Elle me fait prendre conscience de l'importance de la verticalité. Elle me rappelle qu'une posture agit sur mon psychisme et donc sur mes émotions. Ces dernières sont le résultat de diverses causes et notamment des sensations corporelles inconfortables captées par notre insula et dirigées vers l'amygdale qui traduit alors ces messages en émotion.

Respirer, c'est d'abord expirer. Vider avant de remplir. Souffler avant de contracter le diaphragme. Expirer, c'est activer en premier lieu le système parasympathique. C'est donc donner un signal positif.

Associer le souffle à un mouvement introduit un état de concentration bien connu des yogis. Il y a la respiration, le mouvement lui-même, les sensations qu'il procure. La sensation de l'air autour du corps aide à la conscience du schéma corporel. Les bienfaits s'esquissent en douceur. Si une intention positive a été placée avant la séance, elle va se diffuser dans notre esprit et notre corps.

dimanche 3 juin 2018

53. Aucune importance

Résultat de recherche d'images pour "pema chodron"Je me souviens d'une fois où j'allais voir mon maître Chögyam Trungpa Rinpoché pour lui rapporter ce que je pensais être une expérience très importante tirée de ma pratique. J'étais très exaltée, et tandis que je lui racontais mon expérience, il a eu ce regard. C'était un regard indescriptible, très ouvert. On n'aurait pas pu le qualifier de compatissant, et ce n'était pas non plus un regard qui me jugeait. Tandis que je lui racontais mon expérience, il m'a touché la main et a dit: "Aucune... importance..." Il ne disait pas que c'était mal, ni que c'était bien. Il disait que toutes ces choses se produisent et qu'elles peuvent transformer notre vie, et cependant il ne faut pas leur accorder trop d'importance, parce que cela mène à l'arrogance et à l'orgueil ou donne l'impression d'être hors du commun. Accorder trop d'importance aux difficultés que vous rencontrez vous entraîne dans la direction opposée; cela vous mène à la pauvreté, l'auto-dénigrement et la mauvaise opinion de vous-même. La méditation vous aide donc à cultiver ce sentiment que rien n'a d'importance, non pas comme un énoncé cynique, mais comme une déclaration d'humour et de souplesse. "
Pema Chödrön

mercredi 23 mai 2018

52. Citation de Vimala Thakar sur la pratique de la méditation

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" Toutes les fois que vous en avez le loisir, asseyez-vous tranquillement...
Ainsi, tout ce qui remonte à la surface, le contenu de la mémoire, se révèle à votre perception.
Laissez-le se révéler, vous n'êtes pas là pour le changer ; vous vous contentez de percevoir, non pas comme un acte de volonté, mais avec une sensibilité perceptive."

mardi 22 mai 2018

51. Une posture de yoga par jour... La montagne en position assise

Résultat de recherche d'images pour "mountain pose yoga sitting pose"- Je m’assois sur un tapis. Pour plus de confort, je glisse un coussin sous les fesses afin de faciliter une bonne position du dos. Je vérifie maintenant que le bassin est bien positionné. Pour cela, j’étire la région située entre le pubis et le sternum (mon dos se redresse). Et je me penche quelques instants vers l’avant à 45% environ afin de favoriser la bascule du bassin. Quand je me redresse, je veille à garder une légère (et naturelle) cambrure lombaire. La colonne vertébrale s’allonge. Je rentre un peu le menton comme pour pousser le sommet du crâne vers le ciel. Mes épaules retombent. J’ai les yeux fermés ou ouverts comme cela me convient. Mes mains sont naturellement posées sur les genoux ou les cuisses. Et j’ai conscience de cette position... 

- Je respire calmement si nécessaire en allongeant peu à peu mes expirations. Et durant ce temps, je demeure également conscient de ma posture, de mes points d’appui donc des sensations corporelles présentes... 

- Consciemment je joins les mains l’une contre l’autre devant le thorax, pouces croisés. Conscience du contact et de la chaleur entre les mains. Je souffle l’air un peu plus lentement en pressant un peu plus les mains l’une contre l’autre. Sur l’inspiration, je dirige les bras vers le ciel, les mains passent devant le visage, se placent au-dessus de la tête et continuent de s’étirer vers le haut. Une fois les bras allongés (sans forcer), j’accroche les pouces l’un à l’autre afin d’orienter les paumes vers l’avant. Je respire lentement en laissant mon souffle s’adapter à la posture. Je tire doucement les bras, les mains, les doigts vers le ciel. Je cherche en même temps à ‘tirer’ les bras vers l’arrière afin de creuser la zone des omoplates. Le menton est en position rentrée (comme dans le troisième degré sophrologique). Le visage est parfaitement relaxé. Je peux sans doute sentir que chaque inspiration allonge un peu plus mon axe vertébral tandis que chaque expiration m’aide à relaxer ce qui n’est pas nécessaire au maintien de la posture. 

- Après 3 à 6 respirations, je redescends consciemment mes mains sur une expiration. Elles se reposent sur les cuisses ou les genoux, paumes vers le ciel ou vers le bas. Je laisse ma respiration revenir à son rythme de détente mais je peux avant cela réaliser une grande respiration ou laisser venir un bâillement. Tandis que ma respiration s’organise, j’entre en contact avec toutes les sensations issues de la posture que je viens d’exécuter ou du relâchement qui s’en est suivi. Je peux ici choisir d’avoir les yeux fermés pour mieux capter ce qui se présente. 

- Quand je le désire, j’ouvre à nouveau les yeux et je retrouve mes activités.