jeudi 11 février 2016

14. C'est où le bonheur ?


C'est quand le bonheur ? chantait Cali il y a plus de 10 ans.

C'est où le bonheur ? s'interrogent les scientifiques.


Et nous, sommes-nous en quête du bonheur ?


Une étude a récemment révélé que 80% des français se disent heureux. 
Alors, pourquoi cette quête du bonheur si celui-ci est déjà la ?! 
Serait-ce parce que nous souhaitons en avoir toujours plus ou vivre encore plus intensément.



Depuis très longtemps, en Orient, les enseignements traditionnels nous promettent la Joie, la félicité. Que ce soit dans la fusion avec Dieu, dans la méditation profonde, dans la compréhension de nos mécanismes mentaux ou dans la pratique du Yoga
En fait, toutes les religions et la plupart des systèmes philosophiques nous promettent une forme de bonheur.


Réalité plus prosaïque, en Occident nombreux sont ceux qui achètent des jeux de grattage ou qui jouent au loto dans l'espoir d'être de gagner une somme importante. Donc, de devenir heureux ! Et pourtant, il est démontré qu'une personne ayant gagné beaucoup d'argent retrouve quelques temps après son niveau de bonheur d'avant le jackpot. 

Il est d'ailleurs clairement démontré que les événements qui jalonnent une vie n'ont finalement qu'un faible impact sur notre bonheur. On estime que ce qui se passe dans notre existence ne compte que pour 10% dans notre capacité à être heureux; aussi bien les événements positifs que ceux qui sont négatifs. 

Il est vrai que lorsqu'il nous arrive quelque chose de douloureux ou au contraire de très heureux, notre bonheur est vite impacté. Mais, peu à peu - pour la plupart d'entre nous - nous revenons au niveau de bonheur que nous connaissions avant cet événement heureux ou malheureux. Les scientifiques affirment même que chacun a un niveau de bonheur vers lequel il revient toujours. 


Alors, augmenter le bonheur est-il illusoire ?

Il semblerait pourtant que le niveau de notre bonheur dépende de facteurs bien précis :


- nos gènes, mais - ô espoir - ceux-ci peuvent être modifiés par notre vécu. Même si, à la base, nous avons chacun des aptitudes différentes à éprouver le bonheur, nous savons qu'en modifiant la chimie de notre corps nous pouvons augmenter notre bonheur. 

- l'hérédité : là, nous ne pouvons plus agir !


- notre histoire. Nous savons qu'avoir été élevé par des parents aimant, qui ont su créer une relation positive, un climat sécurisant ou qui ont permis un développement harmonieux est un atout pour un enfant. Au niveau de notre chimie (encore elle !), les scientifiques constatent alors un taux plus élevé de sérotonine. Ce qui fait que ces personnes réagissent mieux au stress et c'est sans doute là un élément de bonheur. La sérotonine (produite essentiellement dans nos intestins) nous éloigne de l'anxiété, de la dépression et de l'agressivité. Elle est liée à notre humeur. Mais nos pensées, positives ou négatives, l'influence également en bien ou en mal. Notons également l'importance de l'activité physique et de la lumière du jour. Peut-être est-ce aussi pour cela que nous nous sentons plus déprimés en hiver car c'est une période ou la luminosité est plus faible  et durant laquelle nos activités physiques diminuent.

- notre capacité à apprécier les moments positifs et à les intégrer,



- une plus grande quantité de neurones dans l'insula. L'insula est une zone du cerveau qui gère les sensations positives et leur prise de conscience. Elle participe à l'empathie. Les psychopathes ont une insula très peu active.

- nos pensées automatiques (surtout celles liées au jugement négatif sur soi); plus elles sont présentes moins nous sommes heureux (donc moins de sérotonine)


- une diminution du rythme cardiaque. Une étude sur les quinquagénaires a montré que ceux qui se disaient heureux avaient un rythme cardiaque plus lent que les autres.

- la confiance en soi 


- un taux bas de cortisol : Une étude a montré que les femmes qui avaient un taux bas de cortisol étaient plus épanouies. Cette hormone du stress est produite en permanence par notre organisme. Son pic se situe le matin entre 6 et 8 heures. Le cortisol nous aide alors à nous lever, à nous dynamiser. Son taux est très bas en début d'après-midi ce qui explique alors notre besoin en caféine !


- notre sensibilité aux comparaisons. Se comparer négativement aux autres est facteur de souffrance.




Quels sont les comportements qui favorisent notre ressenti de bonheur ?

- le goût pour la nouveauté (dopamine)

- la tendance à fuir le danger (sérotonine),

- la capacité à adopter un état d'esprit plus positif; ce qui va modifier notre génome.

- l'activité physique; le sport ont un effet sur le bien-être

- l'imagination : imaginer un événement heureux, qu'il soit passé ou futur, fait fonctionner les mêmes zones du cerveau que lorsque l'on est heureux. La capacité à se projeter positivement dans le futur est une des clés du bonheur. Le bonheur serait, entre autres, l'état dans lequel on se trouve quand on se réjouit à l'avance de quelque chose que l'on va vivre. Ce qui  active l'hippocampe qui alors puise dans nos souvenirs et réactive ceux-ci.

- Le flow. Ce concept de la psychologie positive est la capacité à concentrer son attention sur une action en cours, donc en effaçant l'environnement et les pensées.

- l'installation d'un état de sérénité dans notre corps car cet état du corps conditionne celui de l'esprit (et vice versa). Une séance de relaxation produit de l'ocytocine, ce qui augmente l'empathie, l'attachement aux autres. Mais l'ocytocine est également  secrétée quand nous sommes empathiques ou reliés affectivement aux autres. L'ocytocine réduit le stress. Elle est produite lorsque nous recevons un massage, suivons un cours de yoga… Chez les femmes, elle apparait au moment de l'accouchement et de l'allaitement. Pour les deux sexes, elle est secrétée au moment de l'orgasme.

- nos relations sociales; plus on vit isolé moins nous sommes heureux

- la méditation augmente la masse de matière grise dans le precuneus et les scientifiques savent que lorsque l'on est heureux, le precuneus contient plus de neurones. Il s'active

Rappelons enfin que le bonheur n'est pas une absence de souffrance.



Alors, que pouvons-nous faire pour être plus heureux ?

- imaginer des moments passés ou futurs positifs et, plus généralement, avoir un état d'esprit positif
- ne pas s'attacher aux pensées négatives, ne pas les écouter sauf, bien sûr, lorsqu'elles nous alertent sur un danger réel
- plus généralement, apprendre à ne pas écouter les pensées automatiques 

- développer des sensations corporelles positives et en prendre conscience, faire du bien à son corps

- apaiser son rythme cardiaque

- augmenter la confiance en soi

- diminuer le cortisol, une des hormones du stress

- créer un état d'attention continue sur une action, méditer, prier
- entretenir des relations sociales positives 


Dans le tumulte d'une vie remplie, il n'est pas forcement simple de mettre tout cela en pratique. Le travail, la famille et les obligations que l'on a ne facilitent pas toujours les mises en pratique qui nous permettraient de nous sentir mieux avec nous-mêmes et avec les autres. Mais peut-être pouvons-nous instaurer des temps de pause dans notre journée. Car comme pour d'autres actions, c'est bien souvent une question d’habitude.
Voici quelques pistes :
- prendre quelques instants pour respirer plus lentement (nadi sodhana ou cohérence cardiaque)
- prendre quelques instants pour pratiquer une deux postures de yoga
- prendre quelques instants pour se projeter positivement dans le futur
- prendre quelques instants pour se détendre
- prendre quelques instants pour se recentrer, méditer, prier ou réciter un mantra
- prendre quelques instants pour échanger positivement

"La vie est comme un voyage. Elle est un mouvement qui mène d'un sentiment d'incapacité et d'incomplétude à un sentiment de plénitude et de réalisation, ce qui constitue en fait, le fruit d'une vie accomplie."
Anandashram

Thierry Loussouarn

mercredi 3 février 2016

13. Quelques points importants en yoga

Ce que le yoga nous enseigne.

Premièrement, nous devons maîtriser notre esprit. C'est la concentration qui nous aide à focaliser l'esprit c'est à dire à diriger notre attention dans une seule direction. Les postures de yoga exigent intériorisation et conscience afin de percevoir les muscles sollicités et vivre pleinement les sensations.

Deuxièmement, nous développons notre perception et notre conscience du corps. Cette pratique a pour principaux objectifs de nous relier encore plus à l'instant présent et de mieux nous adapter au monde environnant. Il s'agit également d'apprendre à mobiliser le corps doucement, sans forcer. Ne pas aller au-delà des possibilités du corps est une règle primordiale enseignée par les professeurs de yoga.

Une troisième particularité de la pratique yoguique consiste à relier le corps au souffle en réalisant chaque geste en coordination avec l'une des 4 phases respiratoires: l'inspiration, la suspension de souffle poumons pleins, l'expiration et la suspension de souffle poumons vides. Cette maîtrise du souffle inclut l'exercice de la respiration profonde et complète. Tout en lisant cet article, vous pouvez immédiatement vérifier si votre respiration est courte et superficielle ou bien calme et profonde. Bien évidemment, elle est très souvent superficielle. Et c'est normal puisque la respiration est une fonction autonome; elle n'exige donc pas une attention particulière. Pourtant, dès que nous respirons consciemment, en rythme et plus profondément, le souffle devient source de bien-être, d'énergie et d'intériorisation. Afin de parvenir à ce contrôle du souffle, nous devons d'abord réapprendre à mobiliser le diaphragme, ce muscle inspirateur essentiel, puis, découvrir comment assouplir notre cage thoracique pour parvenir à une respiration plus ample et enfin utiliser le moment de l'expiration pour mieux gérer nos émotions et nous libérer de nos tensions... Et c'est là où interviennent les postures de yoga.

Les yogis nous apprennent également que l'air est une source importance d'énergie appelée prāṇā. Comme les acupuncteurs améliorent la circulation de l'énergie avec des aiguilles, le yoga et le prāṇāyama (contrôle du souffle) permettent une meilleure captation et assimilation de l'énergie vitale via le souffle

Un des exercices les plus efficaces et les plus simples se nomme nadi sodhana, la respiration alternée. S'il a pour objectif principal de purifier les canaux dans lesquels circule notre énergie, il apporte avant tout un apaisement de l'esprit. Nous pouvons le pratiquer avec l'intention d'entrer avec la partie la plus profonde de notre être.

Thierry Loussouarn