Christian
nait à Béziers en pleine seconde guerre mondiale. C'est ensuite dans les
Pyrénées Orientales, à Cerbère, qu'il passe son enfance et son adolescence.
En 1961, il
est envoyé en Algérie mais, par chance, il n'aura pas à combattre.
De retour en
France, il est embauché par la SNCF, puis travaille dans une agence de voyages
à Paris. Il s'occupe des touristes qu'il promène dans la capitale. Il a la
chance alors de voyager beaucoup.
N'étant pas
assez payé, il cherche autre chose. Et c'est le patron d'une entreprise de cuir
qui lui propose un travail. Il ne connait rien au cuir mais il apprend le
métier et, très rapidement, le voilà muté à Madras, en Inde. Pour acheter des
peaux de cuir.
Quelques
temps après son arrivée en Inde, une Loi indienne réglemente l'exportation des
peaux de cuir. La belle vie est terminée. Lui, qui vivait dans une magnifique demeure épaulé par 5 serviteurs et recevait le tout Madras, voit son train de vie
basculer. On lui propose bien un autre poste, en Nouvelle Zélande mais il
refuse.
Sa femme le quitte. Il devient pauvre, habite une toute petite maison
et dort avec les rats. Il en vient même à ramasser des mégots dans la rue, car Christian,
gros fumeur, n'a plus assez d'argent pour s'acheter des cigarettes (pourtant
très bon marché en Inde).
Par chance,
il rencontre un Parsi[1]
avec qui il fonde une entreprise de confection.
Par chance à
nouveau, il rencontre une acheteuse du Printemps (Paris). Il bluffe en faisant
croire qu'il possède une importante usine et obtient le contrat et travaille
dur durant 5 ans. Mais il se rend compte que les profits, c'est son ami Parsi
qui les fait et qui en profite pour mener la belle vie.
En 1985, il
repart donc à zéro. Il décide de commercialiser lui-même ses collections. Il
remporte un 1er contrat avec Chipie et crée alors Fashions international (1987).
Malgré cette réussite, il file droit vers la dépression. 60 cigarettes par jour
plus les whiskies, son corps ne suit plus.
C'est à
cette époque qu'il rencontre une indienne brahmane. Elle lui parle de spiritualité,
de pranayama, lui fait découvrir les textes hindous anciens. Il se met alors au
yoga grâce à un yogi qui le lui enseigne gratuitement. Cet homme va se révéler
un guide important qui l'initie à la méditation. Christian parvient peu à peu à
apaiser ses pensées.
En 1988, ce yogi
lui fait rencontrer son propre gourou, Swami Sarveswara. Celui-ci n'a plus ni
mains, ni pieds, rongés par la lèpre. Lors de cette première rencontre, il lui
dit plein de choses très étranges et notamment : "Un jour, vous serez très
connu".
Christian va
continuer à rencontrer Swami Sarveswara tous les week-ends. Ce qui veut dire à
chaque fois 9 heures de trajet sous une chaleur étouffante, des routes défoncées
et des bus très inconfortables.
Son gourou
lui fait découvrir Shiva. Et lui dit un jour : "Vendredi, vas à Vriduchallam
près de Trichy, à 18h00". Il se rend à ce temple, se met en méditation et,
quand il est secoué par le yogi qui l'accompagnait, 2 heures 30 se sont
écoulées. L'expérience qu'il vient de faire est un mélange de compassion,
d'amour et de béatitude. Une expérience mystique.
Il considère
alors que les vêtements - Kenzo, Lee Cooper, Camaieu, DDP - tout cela appartient
au passé.
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Il se rend à
Bénarès et adopte la vie de moine durant quelques semaines. De retour de la ville sainte,
il se fait raser les cheveux, les sourcils, les poils sous les aisselles et son
gourou lui donne son nouveau nom : Swami Pranavananda Brahmendra Avadhtta
Swamigal.
Il doit
désormais se mettre au service des autres. Et de fait, même s'il continue à diriger
ses entreprises (23 usines, plus de 60.000 employés), il fait don de ce qu'il
possède à ses employés et ne possède plus rien en main propre.
Suite à la
parution de son livre, en 2003, l'émission Sept à huit sur TF1, fait un
reportage sur lui. Il passe également dans les émission de Thierry Ardisson et de
Mireille Dumas. Et chaque fois qu'il voyage en France, c'est en robe orange
- celle des sannyasins - qu'il apparait.
Son gourou,
qui n'a eu que 3 disciples, lui demande
de créer un ashram. C'est du côté de Salem, non loin de Trichy dans les
collines, qu'il trouve un terrain.
Il n'y a pas
d'eau, pas d'électricité. De nombreux serpents habitent ici et notamment les Russel,
les plus dangereux de l'Inde mais aussi des cobras, des scorpions. La nature
est vraiment sauvage avec les renards, les ours bruns, les sangliers et
quelques panthères.
Il s'occupe
des habitants de la région qui se font copieusement exploiter par ceux qui
achètent leurs fruits mais aussi par des fonctionnaires véreux qui ne leur
reversent pas ce que l'État leur alloue.
L'ashram se
développe, s'agrandit. Il s'équipe d'une antenne satellite afin d'être connecté
à internet, cultive des plants et légumes de façon écologique (du café, du
poivre…), produit son eau solaire, plante 10.000 arbres (L'Inde continue de
déboiser, l'équivalent du territoire de la France tous les ans !). Dès qu'il séjourne
dans son ashram, Swami Pranavananda vit nu. Amusant, n'est-ce pas pour
quelqu'un qui travaille dans le prêt-à-porter !
Son ermitage
est isolé, en pleine nature dans les Kolli Hills. Il reçoit tous les chercheurs
de Dieu mais aide aussi les tribus très pauvres et a créé un centre d'aide
médicale d'urgence.
Si vous
souhaitez le rencontrer, il faut se rendre dans le district de Namakkal, dans
le Sud de l'Inde. Vous devrez aussi accepter un certain inconfort, les
moustiques… De l'aéroport de Madras, si vous prenez un taxi, comptez plus de 6
ou 7 heures; si tout va bien..
[1] Religion Perse. Les Parsis
quittèrent la Perse quand celle-ci fut envahit par les Musulmans. Beaucoup
s'installèrent en Inde. Freddie Mercury, le chanteur du groupe Queen, était un Parsi; il a vécu à Bombay.
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